Les cours de langue des signes: 6 drapeaux rouges à surveiller

Cours de langue des signes - Six drapeaux rouges à surveiller

Devenus très populaires, les cours de LSQ sont plus accessibles que jamais, que ce soit à distance ou en présentiel. Il est d’ailleurs étonnamment facile de s’improviser formateur LSQ. Mais, créer du contenu de qualité et bien l’enseigner à un public aux méthodes d’apprentissage variés? C’est toute une autre histoire! Il y a plusieurs drapeaux rouges à surveiller.

Les six drapeaux rouges à surveiller

Pour vous guider dans votre magasinage de cours LSQ, nous avons identifié six signes révélateurs qui vous aideront à différencier les fournisseurs fiables des autres.

1. Rien que du vocabulaire

Si les cours se concentrent principalement sur le vocabulaire, sans tenir compte de la grammaire, des aspects culturels, ni des compétences conversationnelles, fuyez!

La LSQ est une langue à part entière, tout comme le français, avec sa propre grammaire et sa propre syntaxe. Il est très important de bien maitriser dès le départ les bases grammaticales et syntaxiques de la LSQ pour pouvoir bien progresser par la suite.

2. Du contenu mal structuré et aux airs de fromage suisse

Un programme de formation bien conçu doit être structuré de manière à favoriser un apprentissage progressif, allant du niveau débutant à avancé. Par exemple, au début de l’apprentissage, il est essentiel de se concentrer sur les compétences conversationnelles, dont la compréhension et la production.

Après tout, pourquoi apprenez-vous la LSQ? Pour le plaisir, d’accord, mais surtout pour pouvoir communiquer avec les personnes sourdes et malentendantes, n’est-ce pas?

3. Du matériel qui date

Parlez-vous français comme les québécois des années 70 et 80? Utilisez-vous le même vocabulaire qu’à cette époque? Il est clair que, quand on pense à la technologie et ou à la parlure québécoise, le français a évolué depuis! Il en est de même pour la LSQ, qui a aussi beaucoup évolué au fil des années.

Si vous vous retrouvez avec un manuel datant de 1994 avec des vidéos pixelisés pendant votre cours, c’est peut-être un signe que le matériel n’a pas suivi l’évolution de la langue et des pratiques pédagogiques…

4. Des pseudo-formateurs qui donnent les cours

Il serait impensable de prendre des cours de langue seconde comme l’espagnol par exemple, sans que le formateur ait les qualifications nécessaires pour enseigner. C’est la même chose pour les cours de LSQ.

Le formateur idéal doit, au minimum, être natif de la LSQ, faire partie de la communauté sourde et, surtout, avoir suivi des formations spécifiques à l’enseignement de la LSQ.

5. Une approche d’enseignement broche à foin

Aimeriez-vous un cours dans lequel on vous bombarde de vocabulaire sans aucune interaction ni supports visuels? C’est clair, on passerait notre tour, non?

Un bon cours de LSQ doit absolument inclure des sessions pratiques en direct, des activités de groupe et du soutien individuel. Ça comprend aussi du support visuel, comme des vidéos, des images, des notes, etc.

Une approche immersive où seule la LSQ est utilisée, sans recours à la voix ni à l’écriture, est un des critères essentiels pour tout cours de langue des signes de qualité à travers le monde.

6. L’absence d’accréditation ou la non-conformité aux normes

Pour les langues parlées et écrites, comme le français, l’anglais, le grec, le japonais, et l’arabe, par exemples, des normes officielles existent déjà, comme le Cadre européen commun de référence pour des langues (CECRL). Pourquoi cela devrait-il être différent pour les langues des signes?

Il existe d’ailleurs un CECRL spécifiquement conçu pour les langues des signes, ProSign, dont un volet est dédié à l’enseignement des langues des signes (disponible en anglais seulement).

Bref, prendre un cours de LSQ représente un véritable investissement en temps et en argent. Autant s’assurer qu’il soit de qualité et, surtout, qu’il constitue un investissement sûr! Bon magasinage!