Avez-vous déjà pensé à vos privilèges entendants? Essayez ce bingo!

Avez-vous déjà réfléchi à l’importance de l’audition dans la vie quotidienne ? Si vous êtes entendant, vous ne remarquez peut-être même pas les avantages que vous avez jusqu’à ce que vous rencontrez quelqu’un qui en est privé. Ce Bingo des privilèges entendants est une façon ludique mais révélatrice de réfléchir aux privilèges quotidiens que beaucoup tiennent pour acquis.

Cochez ceux qui s’appliquent à vous et voyons combien vous en avez coché !

Bingo des privilèges entendants

Bingo Privilèges entendants - FR

Que signifient ces catégories ?

Pour rendre cela plus engageant, nous avons regroupé les privilèges entendants en différentes catégories liées à la vie quotidienne. Voici un aperçu.

Les besoins en communications

Cette catégorie comprend les télécommunications, les médias, et les messages vocaux. Les médias, les annonces publiques et les systèmes de communication sont conçus pour les personnes entendantes. De la télévision et la radio aux systèmes de sonorisation dans les aéroports, par exemple, les personnes entendantes absorbent l’information sans effort.

Les exemples inclus dans la carte de bingo sont :

  • Je peux passer des appels téléphoniques n’importe où, n’importe quand.
  • Je peux regarder des films sans me soucier des sous-titres.
  • Je peux profiter de la radio, des podcasts et de la télévision à tout moment.
  • Les sous-titres automatiques ne me frustrent pas.
  • Je comprends les annonces diffusées par haut-parleurs.

Les interprètes

Les personnes entendantes n’ont jamais à dépendre d’interprètes dans les milieux éducatifs, médicaux ou juridiques. De nombreuses personnes sourdes, sourdes-aveugles et malentendantes (PSSAM) ont du mal à accéder à des interprètes qualifiés lorsqu’elles en ont besoin, même lorsque d’autres souhaitent communiquer avec elles.

Les exemples inclus dans la carte de bingo sont :

  • Je n’ai jamais de problème à obtenir un interprète.
  • Je ne me soucie jamais des compétences d’un interprète.
  • Personne ne m’a jamais forcé.e à utiliser un enfant comme interprète.
  • Je fais confiance aux interprètes pour garder les choses confidentielles.
  • Je peux participer à toutes les activités, où que ce soit.

La navigation sociale

Les interactions professionnelles et sociales reposent largement sur la communication orale, ce qui permet aux personnes entendantes de bâtir leur carrière, d’assister à des événements et de nouer des relations sans obstacles. D’un autre côté, les personnes sourdes, sourdes-aveugles et malentendantes (PSSAM) font souvent face à l’exclusion, peinent à participer aux interactions, se font « hearingsplainer » ou doivent constamment prouver leurs compétences.

Les exemples inclus dans la carte de bingo sont :

  • Je peux participer à des événements de réseautage à la dernière minute.
  • Je ne crains pas d’être ignoré.e par les employés qui nous servent.
  • Les conversations ne tournent jamais autour de mon audition ou de mes difficultés.
  • Les gens ont tendance à me croire.

Les groupes et les échanges

Les conversations dans des environnements bruyants ou en groupe sont bien plus faciles pour les entendants, qui n’ont pas besoin de s’appuyer sur la lecture labiale, les sous-titres ou la langue des signes. À l’inverse, les PSSAM font souvent face à l’exclusion, comme le “Dinner Table Syndrome”, où elles sont mises à l’écart lors des réunions de famille, ou encore lorsqu’on leur dit « Je te raconterai plus tard », pour finalement ne jamais le faire.

Les exemples inclus dans la carte de bingo sont :

  • Je demande rarement aux gens de se répéter.
  • Je peux aller chez n’importe quel médecin et communiquer facilement avec eux.
  • Personne ne me fixe du regard lorsque j’utilise une langue parlée.
  • Je suis les conversations familiales sans difficulté.
  • Je n’ai jamais eu à rassurer quelqu’un après qu’il a réalisé que j’entends.

Les opportunités

L’éducation, l’évolution professionnelle et la vie quotidienne sont bien plus accessibles aux entendants. Les personnes sourdes, sourdes-aveugles et malentendantes subissent fréquemment le “DDBHH Tax”, qui désigne les coûts financiers, émotionnels et temporels supplémentaires causés par des barrières systémiques, des politiques inefficaces et un manque de sensibilisation (The DDBHH Tax, 2025, en anglais seulement).

Les exemples inclus dans la carte de bingo sont :

  • Mon audition ne m’a jamais coûté un emploi.
  • Je n’ai jamais besoin d’accommodements spécifiques.
  • J’assiste à des cours sans avoir besoin d’interprètes.
  • Je peux changer de travail quand je veux.
  • Personne ne remet en question ma capacité de travailler en raison de mon audition.

Combien en avez-vous coché?

Si vous avez coché la plupart ou la totalité de ces cases, félicitations ! Vous bénéficiez du privilège entendant. Mais ne vous inquiétez pas! Il ne s’agit pas de culpabilité, mais plutôt de prise de conscience. Reconnaître son privilège est la première étape vers un monde plus accessible.

Maintenant que vous savez, que pouvez-vous faire pour aider ? Voici quelques actions :

  • Fournir des interprètes en langue des signes chaque fois que c’est nécessaire.
  • Activer les sous-titres dès que possible, même si vous n’en avez pas besoin.
  • Apprendre quelques signes de base de la LSQ pour communiquer de manière plus inclusive.
  • Être attentif.ve dans les conversations de groupe et assurez-vous que tout le monde est inclus.
  • Soutenir l’accessibilité dans les milieux professionnels, les événements et les médias.
  • Faire preuve de patience face aux différences de communication et évitez de dire « Laisse tomber ».

Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Le privilège entendant est rarement remis en question, car il est invisible pour ceux qui en bénéficient. Par contre, en prenant un moment pour y réfléchir, vous pouvez commencer à constater à quel point le monde est conçu pour les entendants. Imaginez à quel point votre quotidien serait différent si vous ne pouviez pas vous fier aux modes de communication accessibles ou aux sons.

La prochaine fois que vous rencontrerez une personne sourde, sourde-aveugle ou malentendante, réfléchissez à la manière dont vous pouvez être plus inclusif.ve. Cela peut être aussi simple que d’assurer un bon éclairage pour faciliter la communication, de faire quelques gestes, de répéter une information si nécessaire ou d’activer les sous-titres.

De petits gestes peuvent faire une grande différence pour rendre le monde plus accessible à tous.